Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
3 septembre 2016 6 03 /09 /septembre /2016 10:36

Telle est la question.

Si j’en crois l’état civil, ce fut au mois d’Aout, quelques semaines avant leur mariage.

Si je m’en rapporte à la version familiale officielle, née un mois avant le terme naturel, je fus conçue en Septembre.

Il est vrai que, de l’avis général, j’étais un très petit bébé, suffisamment pour accréditer cette version.

Il est vrai que ce que je connais du caractère de ma mère rend parfaitement vraisemblable ce que m’a depuis raconté mon père : le besoin frénétique de nettoyer toutes les vitres de la maison qui se serait emparé d’elle contre l’avis unanime des autres femmes de la famille dans la journée du 4 Mai 1943.

Ce qui me fait cependant douter de la version officielle ce sont les réticences de ma mère à en parler.

Je préfère, pour ma part, croire que ce fut en Aout, en ce lieu probable de leurs rendez-vous, en bord de Garonne, à côté du grand pont où la ligne Montréjeau-Luchon --ligne maintenant abandonnée, mais c’est une autre histoire— franchit le fleuve et la frontière entre leurs deux villages…

Partager cet article
Repost0
22 juin 2016 3 22 /06 /juin /2016 17:58

de trouver le courage d'écrire ce qui explique à mes yeux l'incroyable autorité de ma mère sur ses enfants je veux me rappeler celle qui était presque tout pour moi--je dis presque tout car je crois que son père était au moins aussi important qu'elle-- quand j'étais toute petite.

je ne connais pas la date de la photo mais ...

je ne connais pas la date de la photo mais ...

je pense qu'en ce temps-là sans être encore une personne à proprement parler j'étais quand même déjà là...

Quand je suis née, elle avait vingt ans...

Partager cet article
Repost0
18 février 2016 4 18 /02 /février /2016 14:15

On l’aura compris, ma mère avait, au moins dans sa sphère d’influence, une autorité dont elle était peut-être la première surprise mais dont elle admettait l’existence avec une expression dont elle usait volontiers et que je n’ai jamais entendue dans le sens qu’elle lui donne chez nul autre.

Elle dit « JE L’AI », pas un mot de plus, et, selon le contexte, tout le monde comprend qu’elle possède par essence, par don divin peut-être ou parce qu’une bonne fée s’est penchée sur son berceau, la vertu dont elle vient de parler, l’autorité par exemple.

Son autorité, je l’ai longtemps admise sans me demander d’où elle pouvait la tenir ; je l’admettais en silence, dans mon enfance, la subissant passivement ; je l’admettais encore, très jeune adolescente à cet âge que l’on dit bête, même si je revendiquais une liberté que l’on s’obstinait à ne pas m’accorder, même si je n’hésitais plus à l’affronter ; je l’admettais aussi devenue cette « sale fille qui faisait ses sales coups en douce »--elle ajoutait parfois »comme son père »-- ; je l’admettais toujours quand, mariée très jeune, je suis partie le plus loin possible de la maison et je l’admets peut-être encore un peu, alors que je pense avoir analysé les causes de l’impuissance qui fut la nôtre.

Non ! Ma mère ne détenait aucun don, aucun pouvoir de droit divin, nulle fée ne s’était penchée sur son berceau. Ma mère tyrannisait son monde depuis toujours sans même une conscience complète des ressorts de son pouvoir sur les autres.

(à suivre : avec un peu de psychologie à deux balles, ma version des causes de ma soumission et des origines de cette extraordinaire autorité)

Partager cet article
Repost0
10 février 2016 3 10 /02 /février /2016 17:42

« Je n’ai jamais à élever la voix, je n’ai pas besoin de punir… Elles font ce que je leur demande… Elles sont dociles. Elles sont comme ça ! » répondait ma mère à ceux qui s’étonnaient de notre sagesse exemplaire.

Pour elle, les choses et surtout les gens « étaient comme ça ».

On ne devenait pas, on « était » de la naissance à la mort ; l’hérédité expliquait tout.

Si Charlotte était un peu « renfermée », c’est parce qu'elle était comme son père.

Nous étions dociles.

Elle ajoutait parfois : « J’ai de l’autorité… Je ne pourrais dire d’où cela me vient, c’est comme ça »

(Notons qu’elle n’a jamais dit « Je suis autoritaire »)

Elle avait de l’autorité, c’est indéniable.

Personne ne lui résistait.

Au début, on ne se demande pas pourquoi.

On sait que l’on doit obéir ; on doit écouter les adultes c’est-à-dire maman, monsieur le Curé et l’institutrice—pour l’enfant que je fus « écouter» les adultes signifiait leur obéir-- ; on obéit.

On convoite les fraises vues à l’étal de quelque marchand ambulant, d’admirables bonbons imitant exactement les fruits véritables, mais parce qu’elle a refusé quand on lui a demandé d’en acheter on pourra passer cent fois devant leurs pareilles on ne demandera plus ; on sait qu’il est inutile d’insister.

Il peut arriver parfois que la petite sœur, insistant malgré tout, pleurnichant un peu, obtienne gain de cause, mais c’est un bébé ; Charlotte est grande et doit montrer l’exemple.

Plus tard, on n’acceptera plus.

On constatera que les copines ont plus de liberté.

On trouvera les décisions de maman injustes.

Un jour, à l’occasion d’une journée sans elle, une sortie de classe par exemple, on s’offrira avec son argent de poche de ces fraises en sucre dont on a rêvé si longtemps et qui, finalement, n’étaient pas si merveilleuses…

Plus tard, un autre jour de liberté, on achètera un disque de Brassens et on découvrira, un peu désappointée, qu’elle trouve le choix excellent. Plus tard encore, ce sera le premier paquet de cigarettes… Des Camel…

On n’acceptera plus.

On l’affrontera.

Ce sera le temps de la révolte, le temps où la petite fille modèle sera devenue la « raisonneuse » puis la « sale fille ».

On se révoltera mais on ne se demandera pas encore comment, sans cris, sans coups, sans punition d’aucune sorte, elle avait pu obtenir de moi si longtemps ce que l’on peut appeler une soumission absolue.

(à terminer prochainement)

Partager cet article
Repost0
6 février 2016 6 06 /02 /février /2016 15:52

« Je ne sais pas comment tu fais ! »disait sa sœur qui ne parvenait que très rarement à se faire obéir.

« Je ne fais rien de spécial… Je n’ai jamais à élever la voix, je n’ai pas besoin de les punir… Elles sont dociles. Elles sont comme ça ! »

C’est, avec quelques variantes, ce que je pouvais entendre à chacune de nos visites chez ma tante.

On ne se gênait pas devant moi ; j’étais si raisonnable, déjà si "grande personne"…

J’étais « réfléchie » selon le mot de madame D. qui s’exprimait volontiers comme les héroïnes de la Comtesse de Ségur ; ma mère en avait été flattée.

Vous connaissez les Petites Filles Modèles ? Camille de Fleurville, c’était moi.

J’étais docile et ma petite sœur qui me prenait en tout pour modèle l’était par imitation.

Plus tard, pensionnaire, découvrant un autre monde que la cellule familiale, je deviendrais « raisonneuse », voire « sale raisonneuse » quand je mettrais en doute ses évidences, puis « sale fille »--l’adjectif « sale » paraissait être pour elle le nec plus ultra de l’épithète péjorative—quand je commencerais à m’intéresser aux garçons, mais, à l’époque dont je veux parler ici, cette période de ma vie que je nomme mon enfance, le temps d’avant mes dix ans, j’étais l’enfant sage dont toutes les mères rêvent.

Je l’étais au moins en apparence.

« Que pense cette enfant qui parle si peu? »

L’ai-je entendue cette question !

Je ne connais pas la réponse.

Pour ma mère et ma grand-mère paternelle, cette enfant était « comme son père ».

Voilà qui réglait tout.

Pour ma grand-mère maternelle, cela ne semblait pas si évident, mais elle n’aurait jamais osé contredire sa fille.

Donc, j’étais une enfant facile, docile, réfléchie ; mes résultats scolaires étaient excellents ; je préférais la lecture aux jeux bruyants de mes camarades ; j’étais comme ça et voilà tout.

(à continuer si j'en trouve le courage)

Partager cet article
Repost0
31 janvier 2016 7 31 /01 /janvier /2016 08:41

Elle disait souvent, particulièrement à ma tante, sa sœur, dont la nombreuse marmaille était, selon ses termes, intenable, horrible mot quand on y pense, révélant crument sa conception de l’éducation des jeunes enfants, elle disait souvent : « Je ne peux pas dire comment, cela se fait naturellement, je ne crie jamais, je ne les ai jamais frappées, elles font ce que je leur dis de faire ! »

C’était vrai.

Elle ne criait pas, elle ne nous a jamais frappées, mais ma petite sœur et moi savions depuis toujours l’inutilité de toute résistance quand elle avait donné un ordre, l’inutilité de toute insistance quand elle avait dit « Non ! » ; nous étions des enfants sages ou, mieux encore, les petites filles modèles.

L’aimions-nous ? Je ne saurais dire.

Nous l’aurions soutenue contre quiconque aurait osé la critiquer devant nous.

Pour cela, je détestais ma grand-mère paternelle.

L’aimions-nous vraiment ? Oui sans doute ! Comme tous les jeunes enfants aiment leurs pères et mères, parce qu’il n’y a pas d’autre choix possible…

Cette question, je me la pose encore.

Elle est irritante, exaspérante, égocentrique, souvent vexante.

Elle ne supporte toujours pas la contradiction : elle est encore capable de m’accuser d’impertinence quand je ne partage pas son point de vue ; elle se souvient toujours de tout beaucoup mieux que tout le monde : elle se rappelle mieux que moi les circonstances de telle aventure que j’ai vécue sans elle et que, dans un de mes rares moments de confiance, je lui ai rapportée il y a longtemps déjà ; elle sait précisément quelles étaient vos pensées à telle occasion et, si vous affirmez que ce n’était pas exactement cela, au mieux votre mémoire est défaillante ; elle échafaude à partir de riens des théories ahurissantes, dont elle est la seule à percevoir la logique et qu’il est inutile de discuter si l’on veut éviter l’affrontement…

Elle a toujours le dernier mot.

Elle est insupportable et pourtant je redoute de la voir disparaitre…

Il reste, je suppose, un fond de tendresse pour la très jeune femme qui était tout pour moi quand j’étais un bébé ; il y a surtout une grande pitié pour la très vieille dame qu’elle est devenue…

Au début, on ne se pose pas la question.

C’est comme ça… C’est tout…

(à continuer si j’en trouve le courage)

Partager cet article
Repost0
7 octobre 2012 7 07 /10 /octobre /2012 09:18

Elle est rentrée chez elle.

Comme toujours, son passage fut une épreuve.

Comme à son dernier passage et contrairement à l'habitude, rien de notre passé commun n'est revenu à ma mémoire.

 

Peut-être parce que, comme à son dernier passage, c'est son influence sur la vie de ma soeur qui domine ...

 

Ma mère, mon tourment.... La formule est probablement exagérée.

Partager cet article
Repost0
1 juillet 2011 5 01 /07 /juillet /2011 12:32

L’autre jour, j’évoquais, à propos d’une dispute « routinière » avec ma mère, une autre, plus récente, plus dure, moins routinière.

 

Nous étions allés chez elle, Lucien et moi, pour remplir sa déclaration annuelle de revenus.

Je devais également lire une lettre de sa mutuelle dont elle m’avait déjà parlé au téléphone, m’expliquant longuement ce qu’elle avait compris et qui paraissait inquiétant.

 

Lucien s’occupait de la déclaration de revenus.

J’essayais de comprendre le courrier de la mutuelle, malgré les explications de ma mère qui me répétait ce qu’elle m’avait déjà dit au téléphone.

 

Quand j’ai été sure d’avoir compris :

« C’est bon. Rien n’est changé … »

Je n’ai pas pu expliquer plus loin. Elle reprenait son explication de ce qu’elle avait compris…

 

J’ai probablement eu un geste d’agacement.

Ceux qui connaissent les interminables digressions de ma mère me le pardonneront.

 

Et là, elle a éclaté en hurlements :

« Vraiment, je te plains ma pauvre fille ! Tu deviens de plus en plus insupportable ! Je ne sais pas qui peut te supporter ! Tu dois être bien seule ! Je te plains ! Tu ne peux pas savoir comme je te plains ! »

Les hurlements de ma mère n’ont rien d’inhabituel. Je l’ai toujours entendue hurler, contre sa mère, contre sa sœur, contre son mari, contre ses filles. Ce qui paraissait plus étrange, c’était cette « inquiétude » devant ma solitude, alors que je vis généralement en bonne harmonie avec Lucien, que je m’entends aussi bien que possible avec mon fils. Quand on connait la solitude de ma mère, notoirement insupportable à tout le monde, sauvée de l’isolement total par le dévouement admirable de ma sœur, on peut se demander si elle n’effectuait pas sur moi je ne sais quel transfert.

Ce qui fut vraiment inhabituel, ce fut ma réponse. Ce fut assez rapide pour que je ne recule pas devant la crainte de blesser.

«C’est toi qui me dit ça ! Mais c’est toi qui es seule, complètement seule ! Peux-tu me citer le nom d’une seule personne qui te supporte ?

--Mais TOUT LE MONDE me supporte ! Il n’y a que deux personnes qui ne me supportent pas ! Ce sont mes filles ! »

 

Après un temps, elle a repris, un peu plus calmement.

« Mais tu te rends compte de ce que tu viens de me dire ?

--Mais c’est toi qui as commencé à me dire que « personne ne me supportait » »

--Ah ! J’ai dit ça ? Alors, ça m’a échappé peut-être »

 

Elle est sortie pour finir de se calmer.

 

Elle est revenue quelques instants après.

J'ai pu expliquer le contenu de la lettre de la Mutuelle et la rassurer sur ses futurs remboursements.

Elle nous a proposé du café.

Et…elle a commencé à nous parler … de ma sœur «qui a bien changé, qui est devenu insupportable, … »

Lucien lui a fait signer sa déclaration de revenus.

Nous sommes repartis chez nous.

Partager cet article
Repost0
26 juin 2011 7 26 /06 /juin /2011 08:18

Voilà quelques temps, je parlais ici d’une dispute, hélas routinière—il y en a eu une autre, beaucoup plus dure, depuis--, avec ma mère.

Ce jour-là, il s’agissait de situer l’hiver 56. Pour éviter un esclandre public, j’avais choisi d’écrire mes explications plutôt que de les répéter indéfiniment en haussant le ton à chaque répétition.

Elle avait pris mon papier, l’avait soigneusement rangé dans une poche de son porte-feuille, ne m’en a plus parlé.

J’avais dit à Lucien « Elle ne le lira pas »

Il avait rétorqué «Elle le lira. Elle se taira parce qu’elle comprendra que c’est toi qui a raison. »

 

Hier, j’ai vu ma sœur. Nous en avons parlé. J’ai dit évidemment que mon papier ne serait pas lu.

« Tu te trompes. Elle l’a lu. Elle m’a dit « Je ne comprends pas pourquoi Charlotte m’a écrit ça. Quand je pense au mal qu’elle s’est donné pour l’écrire sur un coin de table ! On disait la même chose ! »

 

Evidemment, c’est toujours ainsi avec elle.

Avait-elle raison ? Elle triomphait.

Avait-elle tort ? On avait mal compris ce qu’elle disait et peu importait le nombre des témoins.

 

Pourquoi cela m’irrite-t-il toujours au point de me faire parfois retrouver le comportement d’une gamine de l’école élémentaire ?

Partager cet article
Repost0
23 avril 2011 6 23 /04 /avril /2011 18:26

Hier matin, Lucien et moi l’avons accompagnée pour une visite de contrôle chez son ophtalmo.

Au retour, nous nous sommes arrêtés au restaurant. Pas d’incident avant la fin du repas.

Après les souvenirs habituels, des informations probablement fantaisistes, en tous cas invérifiables sur les habitants de son village—elle ne les voit jamais, elle ne sait rien de la plupart d’entre eux, mais il lui suffit d’une impression, d’un mot insignifiant de sa femme de ménage pour que son imagination construise ce qu’Untel a peut-être dit, probablement pensé, ce qu’il peut avoir fait et pourquoi et pour que cela devienne, presqu’instantanément, ce  qu’Untel a dit, pensé, fait--, elle avait abordé son sujet favori l’incompétence de ses médecins.

 

Nous la laissions dire.

La qualité du repas lui convenait.

Pas de fausse note.

Tout était pour le mieux.

 

C’est vers le milieu du dessert qu’elle demanda mon avis. Elle ne parvenait plus à dater un souvenir.

 

« C’était l’hiver où le froid a été si fort mais je sais que je me trompe toujours sur l’année : j’ai en tête une date et les journalistes en donnent toujours une autre.

--Je sais de quoi tu parles et je vais t’expliquer pourquoi tu as raison et les journalistes aussi. »

C’est évidemment Charlotte qui vient de répondre, Charlotte l’inconsciente  qui devrait savoir qu’elle ne pourra jamais expliquer quoi que ce soit à sa mère, mais qui explique tout de même.

« Les journalistes parlent toujours de l’hiver 54 parce que cet hiver-là a été très rude sur l’ensemble du territoire, mais particulièrement sur le Nord et la région parisienne et toi tu te souviens surtout de l’hiver 56 parce que, dans les régions du Sud, il a été beaucoup plus dur que l’hiver 54.

--…L’hiver de l’abbé Pierre, c’était quand ?

--L’hiver 54 qui a été très dur à Paris.

--Alors, ça devait être en 54, peut-être, mais non, ce n’est pas possible, Gérard allait se marier. 

--Alors, c’est évident, c’était en 56.

--Mais non ! L’hiver 56 a été très doux au contraire. Je me rappelle bien… Voyons, je sais de quoi je parle, c’est en 56, en Octobre 56, que j’ai eu mon accident.

--C’est en Janvier ou Février 56 que nous avons eu une vague de froid.

--Mais non ! L’hiver 56, ma mère était venu habiter chez moi à ma sortie de la clinique  et elle ne cessait de me dire qu’il faisait exceptionnellement doux. Je me le rappelle bien, elle le répétait sans cesse.

--L’hiver après ton accident, c’était l’hiver 57.

L’hiver où il a fait froid, c’était l’hiver 56.

--Mais non ! Tu ne m’écoutes pas. J’ai eu mon accident en Octobre 56, pas en Octobre 57. »

Le ton montait, d’autant plus qu’elle devient sourde et qu’il faut élever la voix pour se faire comprendre. Les voisins commençaient à nous observer.

J’ai décidé de couper court.

« On arrête. On finirait par se disputer. Tu es parfaitement capable de comprendre ce que j’essaie de t’expliquer. Je vais te l’écrire et tu pourras le lire à tête reposée et tu comprendras. »

 

J’ai écris là, sur le calepin qui ne me quittes jamais, les dates de l’hiver 54, les dates de l’hiver 56, insisté sur le fait que l’hiver est presque entièrement au début de l’année, chose qu’elle est très capable de comprendre, j’ai placé la date de son accident, au début de l’automne qui a suivi et non précédé l’hiver 56, j’ai détaché la page du calepin, je la lui ai donnée.

 

 Elle l’a glissée dans son porte-feuille.

 

Elle ne la lira pas.

Partager cet article
Repost0